Muriel Salmona
L'impact psychotromatique des victimes de viols et de violences sexuelles
« Connaître l’impact psychotraumatique dévastateur des violences sexuelles sur les victimes, sur leur santé qu’elle soit mentale ou physique, sur leur souffrance, leurs comportements, sur leur vie qu’elle soit affective, sexuelle, sociale, intellectuelle ou professionnelle, est essentiel. En comprendre les mécanismes, en reconnaître les symptômes, savoir identifier ce qu’elles vivent, les dangers qu’elles courent, les soins qui leur sont nécessaire, est impératif si l’on veut que leurs droits soient enfin respectés : droit à la protection et à la sécurité, droit à la santé et à des soins de qualité, droit à une prise en charge sociale, droit à la justice et à des réparations » Muriel Salmona est psychiatre, psychotraumatologue et présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie
Temps de lecture : ~ 40 minutes
Olivier Le Cour Grandmaison
Coloniser exterminer
« Pendant que l’on débat longuement en France sur la nature des peines et les moyens de les rendre moins affligeantes pour les corps, les « indigènes » continuent d’être suppliciés en public, qu’ils soient vivants ou morts, civils ou combattants. Des années 1840 à l’indépendance, en 1962, le corps physique de l’« Arabe » a donc été utilisé comme un instrument de terreur sur lequel le pouvoir colonial n’a cessé d’inscrire les marques de sa toute-puissance. La torture en Algérie et dans l’empire français : une exception limitée aux guerres de libération nationale conduites contre la métropole ? Non, la règle. » Olivier Le Cour Grandmaison est un politologue français né le 19 septembre 1960 à Paris. Spécialisé dans les questions de citoyenneté sous la Révolution française et dans les questions qui ont trait à l'histoire coloniale, il est maître de conférences en science politique à l'université d'Evry-Val d'Essonne et enseigne au Collège international de philosophie.
Temps de lecture : ~ 54 minutes
Ballast
comprendre la violence judiciare
À l’occasion d’une présentation du dernier film de David Dufresne, Un pays qui se tient sage, Lucie Simon, avocate, invoqua la notion de « violence judiciaire ». Loin des coups et des cris des violences policières, elle frappe à l’abri des regards, derrière les portes feutrées des tribunaux. Une violence que l’on ne dit sans doute pas assez. Pour ce quatrième et dernier volet de notre dossier consacré à la lutte de la famille Pontonnier, c’est l’institution judiciaire en tant que telle qui retient ici notre attention. Coûts de la défense, impunité policière structurelle, mise en accusation de la parole des victimes : nous en discutons avec les avocates Lucie Simon, Camille Vannier et Aïnoha Pascual. Les deux premières sont pénalistes et spécialisées dans le droit des étrangers ; la troisième a défendu de nombreux cas de violences policières lors de l’expulsion de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes et partage la charge du dossier des Pontonnier.
Temps de lecture : ~ 16 minutes
Maré Almani
Qu’est-ce que le terrorisme
« “Le terrorisme, c’est la violence de ceux qui combattent l’État” diront certains ; “le terrorisme c’est la violence de l’Etat” répondront d’autres ; “mais non, le terrorisme est tout acte de violence politique, d’où qu’elle vienne”, préciseront les derniers. La multiplicité de sens assignés à ce terme est suspecte. La sensation ici n’est pas de se trouver en présence des malentendus habituels liés à l’incapacité des mots à exprimer une réalité dont la complexité dépasse les symboles qui voudraient la représenter. Au contraire, l’impression est celle de se retrouver face à un confusionnisme intéressé, à une relativisation d’interprétations créée artificiellement, dans l’intention de vider les idées de leur sens, de neutraliser la force pratique, de banaliser toute la question en réduisant à du bavardage toute réflexion qu’on pourrait mener à son propos. »
Temps de lecture : ~ 15 minutes
Michaela Danje
Nous n'avons toujours pas besoin de heros
« Le concept de héros est une arnaque. Nous n’avons pas besoin de leader⋅euses, de héros ou d’héroïnes. Nous avons besoin de vivre dans un monde où plus de personnes puissent agir, prendre leurs responsabilités, visà-vis de l’état du monde, de l’état de leur lieu de vie, vis-à-vis des êtres humains qu’iels souhaitent être, pour participer à révolutionner leurs existences. » Michaëla Danjé est une activiste transgenre noire, co-fondatrice du collectif Cases-Rebelles. Elle a notamment dirigé la publiaction du livre AfroTrans (2021).
Temps de lecture : ~ 18 minutes
Quadrupanni et Floch
Pourquoi les flics sont-ils tous des bâtards
« Le policier n’est ni un guerrier ni un mafieux : le bénéfice de la violence qu’il prodigue au jour le jour ne lui revient jamais, elle est gratuite. S’il harcèle, racket ou brutalise, ce n’est jamais pour son propre intérêt, c’est parce qu’on lui commande de le faire. Les méfaits dont il doit s’acquitter quotidiennement ne répondent pas à son éthique propre mais à des idées vides, éloignées et abstraites : la violence légitime, la sécurité, la paix civile, l’ordre des choses… Il peut bien faire usage de son libre arbitre, choisir ses victimes selon ses goûts personnels, vouvoyer ou tutoyer celles et ceux qu’il contrôle mais ce que son uniforme recouvre, c’est son irresponsabilité fondamentale. La seule grandeur qui lui est accessible, c’est celle d’obéir à des ordres, sa seule liberté, c’est d’incarner à une échelle microscopique et dérisoire la raison d’État. « Mais derrière l’uniforme, il y a un être humain ! », non, ce qu’il y a c’est un sujet irresponsable de ses actes, une marionnette sans éthique, un exécutant au cœur froid. Ce qui rend la vie du policier aussi détestable, c’est la banalité et la vacuité de ce mal-là. »
Temps de lecture : ~ 36 minutes
Elsa Dorlin
Ce que peut un corps
Ce texte constitue le prologue au livre *Se défendre, une philosophie de la violence *d’Elsa Dorlin, paru en 2017. Il a obtenu les prix Frantz Fanon 2018 (Caribbean Philosophical Association), et le prix de l'Ecrit Social 2019
Temps de lecture : ~ 28 minutes
Les violences conjugales
« Le couple hétéronormé est le bastion de la violence machiste. En son sein se perpétuent les mécanismes de la domination masculine, bien à l’abri derrière la frontière de l’intime. Si nous voulons changer les rapports sexistes qui sous-tendent tout notre système social, nous devons nous montrer particulièrement attentifs/ves à ce qui se cache dans le « privé ». Parce que nous sommes tou-te-s imprégné-e-s des constructions sociales qui font de nous des hommes ou des femmes, nous les reproduisons tou-te-s. A chacun-e de nous d’accepter de les regarder, de les remettre en cause dans nos propres relations comme dans celles de notre entourage. »
Temps de lecture : ~ 21 minutes
Que faire pour empecher la police de tuer
Les poursuites pénales et les poursuites au civil Les commissions de plainte en matière de droits civiques et les mesures visant à responsabiliser la police Les caméras-piétons et le fait de filmer la police Faire pression sur les politiques Voter Les manifestations pacifistes Les émeutes Alors, qu’est-ce qu’on fait ? Désarmer et abolir la police. Promouvoir l’auto-défense collective. Partager les ressources gratuitement par le biais de l’entraide Délégitimer et retirer tout pouvoir aux institutions qui excusent les meurtres de la police. Pour en finir une fois pour toute avec les meurtres de la police
Temps de lecture : ~ 20 minutes