Gunther Anders
La fin du pacifisme
Günther Anders (né Günther Siegmund Stern) est un penseur, journaliste et essayiste allemand puis autrichien, né en 1902 à Breslau et mort à Vienne en 1992. Ancien élève de Husserl et Heidegger et premier époux de Hannah Arendt, il est connu pour être un critique de la technologie important et un auteur pionnier du mouvement antinucléaire. Le principal sujet de ses écrits est la destruction de l'humanité. Günther Anders a traité du statut de philosophe, de la Shoah, de la menace nucléaire et de l'impact des médias de masse sur notre rapport au monde, jusqu'à vouloir être considéré comme un « semeur de panique » : selon lui, « la tâche morale la plus importante aujourd'hui consiste à faire comprendre aux hommes qu'ils doivent s’inquiéter et qu'ils doivent ouvertement proclamer leur peur légitime ». Il a été récompensé de nombreux prix au cours de sa vie pour son travail, dont le Deutscher Kritikerpreis de 1967 et le prix Theodor-W.-Adorno de 1983. A 85 ans, suite à la catastrophe de Tchernobyl, il renonce à la non-violence et prône la « légitime défense » face au péril nucléaire. Allant jusqu’à affirmer qu’« il n’y a pas d’autre moyen de survivre que de menacer ceux qui nous menacent », les appels à la violence de Gunther Anders choquent et agitent les sphères militantes et intellectuelles, notamment en Allemagne. Ces textes marquent son revirement intellectuel : le premier explique pourquoi le sabotage est devenu selon lui insuffisant, et justifie la violence envers ceux qui menacent la survie de l’humanité ; le second, sous forme d’une interview imaginaire, reprend ce plaidoyé et critique les mobilisations non-violentes, qu’il qualifie de happening.
Temps de lecture : ~ 35 minutes
pierre madelin
la tentation ecofasciste
Alors que la question du « monde d'après » est sur toutes les lèvres et que la crise du capitalisme s'accentue, il nous a semblé important de nous interroger sur ce que pourrait être une politique écofasciste. À quoi pourrait ressembler une alliance entre le « vert » et le « brun » ? Pierre Madelin est un essayiste et traducteur. Il a étudié la philosophie à la Sorbonne avant de devenir traducteur spécialisé dans les 'humanités environnementales'. Depuis 2012, Pierre Madelin vit et travaille à San Cristóbal de Las Casas dans l’État du Chiapas, au Mexique. Il est notamment l’auteur du livre « Après le capitalisme »
Temps de lecture : ~ 35 minutes
Jean Baptiste Malet
Le systeme Pierre Rabhi
La panne des grandes espérances politiques remet au goût du jour une vieille idée : pour changer le monde, il suffirait de se changer soi-même et de renouer avec la nature des liens détruits par la modernité. Portée par des personnalités charismatiques, comme le paysan ardéchois Pierre Rabhi, cette « insurrection des consciences » qui appelle chacun à « faire sa part » connaît un succès grandissant. Jean-Baptiste Malet, est un journaliste français. Auteur d’enquêtes « au long cours », il collabore au Monde diplomatique. Il a réalisé plusieurs ouvrages et documentaires, dont une enquête sur Amazon (En Amazonie, Fayard, 2013) et une autre sur la géopolitique du concentré de tomates industriel (L’Empire de l’or rouge, Fayard, 2017), traduites en plusieurs langues. Ce dernier a reçu le prix Albert-Londres du livre en 2018.
Temps de lecture : ~ 29 minutes
L’anthroposophie, discrète multinationale de l’ésotérisme
Quoi de commun entre l’agriculture biodynamique, une école à la pédagogie atypique, une grande entreprise de cosmétiques, un investissement dans une ferme éolienne ? Tous sont liés à l’anthroposophie, un courant spirituel fondé au début du XXe siècle par Rudolf Steiner. Discret mais influent, ce mouvement international dispose de relais économiques et politiques… jusqu’au sein du gouvernement français.
Temps de lecture : ~ 38 minutes